Résumé de la rencontre du 14.01.13 autour de notre 18ème lecture commune:
« Sous le règne de Bone » est un roman initiatique de Russell Banks qui c’est inspiré de son propre parcours. Issu lui même d’une famille américaine plus que modeste, il retrace une année de la vie d’un ado perdu Chappie.
Chappie a 14 ans et est déjà meurtri au plus profond de lui. Après avoir vécu des choses horribles dans son foyer, après avoir connu la rue, les squats…, il cherche désépérement à se reconstruire. Pour fuir loin ,tenter de casser les barrières de la société qui l’oppresse, il décide de prendre le large vers la Jamaïque. Une véritable quête initiatique que ce bonhomme va effectuer pour devenir un Homme.
C’est au fur et à mesure de ses multiples rencontres et de ses expériences, sans aucunes figures adultes sécurisantes voir même aidantes, que Chappie va devoir se créer lui même à partir de rien et devenir Bone.
Guider par la croyance rastafarie il va réussir à ne pas tomber dans la spirale de la criminalité et construire lui même ses propres références, ses propres codes et règles de vie.
L’avis général du club:
Ce livre est un roman réaliste, triste reflet d’une Amérique des années 90, aussi pauvre et paumée que Chappie. Un road movie complexe et ambiguë comme son héros principal.
C’est cette complexité qui fait la force d’attachement à Bone. La plupart des lecteurs avaient envie de savoir ce qui allait se passer pour ce gamin.
Alors qu’on pensait cet ado perdu d’avance, au bout de cette année de quête on laisse Bone sur le point de franchir un nouveau départ, où il va écrire lui même la suite de son parcours.
Cependant le roman pêche par son style. Notamment le fait d’avoir inséré directement les dialogues dans la narration, ce qui a perdu pas mal de personnes.
Il y a aussi un vrai souci avec le ton choisi pour faire parler Bone. En effet l’usage abusif du cannabis rend certainement le point de vue lointain et détaché et le propos monocorde, mais la plupart des lecteurs auraient aimé une véritable expression des sentiments, plus en accord avec l’idée d’un journal d’adolescent. Certains en sont venus à être lassés du sort tragique des protagonistes de ce roman.
Comme la fin doucereuse qui est en décalage complet avec le reste du roman. Et sans un épilogue concret et semble t’il nécessaire le livre retombe un peu comme un soufflet
De plus le livre pâti d’un véritable problème de traduction, surtout au niveau de la transcription des croyances rastafaries, alors même qu’elles sont au coeur du changement psychologique du héros. C’est particulièrement dommage de passé à coté de la richesse philosophique de ce texte à cause de cela.
Bref un avis mitigé pour ce roman de formation, qui a su paradoxalement, entraîner certains lecteurs dans une réflexion profonde sur le système de normalisation de la société capitaliste, alors que d’autres sont restés complètement de marbre.
Si il fallait ne retenir qu’un passage:
« Un tatouage vous fait ce genre de choses : il vous fait penser à votre corps comme à un costume particulier que vous pouvez mettre ou enlever chaque fois que vous en avez envie. Un nom nouveau, s’il est suffisamment cool, a le même effet. Et faire l’expérience des deux en même temps c’est connaître le pouvoir. C’est le genre de pouvoir que tous les super-héros possédant des identités secrètes connaissent du fait qu’ils sont capables de se transformer d’une personne en une autre. Vous avez beau croire que vous savez qui il est, ce mec-là est toujours quelqu’un d’autre. »
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Résumé proposé par Lilith
Lille aux livres 
Intéressant ! Merci pour ce conseil de lecture.
Dans l’article, vous parlez de la réunion du 14-04-2013: est-ce une date à retenir pour une réunion prochaine?
Si jamais tu as l’occasion de le lire n’hésite pas à nous faire un retour.
Quant à la date c’est juste une coquille ^^