« Les murs ont des voix » [Retour sur]

Souvenez vous, il y a peu, le club de lecture L’île aux Livres, a été contacté pour tester un nouveau dispositif littéraire « Les murs ont des voix » .


Pour en savoir plus sur la ballade et l’application c’est par ici CLIC CLIC

Avec les chercheurs du département Culture de l’Université Lille 3 (le laboratoire de recherche GERiiCO), nous avoins pris rendez vous devant la ruche d’entreprises de la rue Chanzy, où se trouve les locaux de Book d’Oreilles qui développe l’application « Les murs ont des voix »:

Équipées Dawn est moi sommes prêtes à participer à la visite interactive:

Après un certain temps d’apprentissage de l’utilisation de l’application (ce n’est pas toujours évident d’utiliser la géolocalisation), nous partons à l’aventure dans le quartier de Fives.
Comme chacun des lecteurs du club qui a pu tester le dispositif, Dawn et moi même avons tout de suite adhéré. Avec une rapidité surprenante nous sommes rentrées dans une parenthèse hors du temps.

Avec l’ambiance musicale préparée par David Bausseron on rentre tout de suite dans le vif du sujet. Bruit de ferrailles, ambiance d’usine, brouhaha des ouvriers, écho au loin des rails et des locomotives nous ramène des années en arrière, lorsque l’usine a l’abandon qui se dresse devant nous, était encore le fleuron de l’acier en France.

Une des premières étapes de la balade « Les murs ont des voix »:

La rue Boldoduc:

Magnifique fresque de graffitis:


Dans un premier temps, nous sommes un peu perdues, nous regardons constamment où nous sommes sur la carte interactive, et où nous devons nous diriger.
Au bon d’un moment, on délaisse l’appareil que je range dans la poche, et nous nous laissons emporter par les mots de Lucien Suel. Il faut dire que cet écrivain a su apporter un vrai travail de rythme et de musicalité et son texte chante de lui même.
On aime à rentrer de façon inopportune dans une bulle qui enclenche de suite un extrait de texte vivant. Je suis tellement dedans que j’en oublie ce qui se passe autour de moi. Ce n’est pas parce qu’on sommes transportées au début du siècle, que la vie ne continue pas d’exister ici et maintenant. Heureusement Dawn veille au grain et me rappel que le circulation routière ne va pas s’arrêter rien que pour nous ….

Haut lieu historique et politique, un des seul endroit réhabilité pour l’instant, la Bourse du travail, boulevard de l’Usine:

Petit moment de doute.
Sommes nous dans le bon sens ?  On voit passer Ju et Mal à contresens, alors même que nous sommes partis du même point à quelques minutes d’intervalles. Peu de temps après c’est Roro qu’on croise, avec toujours cette sensation étrange d’être à contre courant. Même si ça a été perturbant, au final peu importe.
En effet la balade se fait librement. Les bulles ne sont pas numérotées et on parcourt comme on le veut les différentes étapes du trajet. Nous sommes 7 lecteurs du club a avoir tentés l’expérience et pas un n’a vécu la même chose et c’est tant mieux!

Vestige du passé ouvrier les bains publics de Fives:

A l’angle des bains, petite percée du soleil sur ce coron fleuri:

Les extraits du texte de Lucien Suel sont vraiment prenants et poétiques. « D’acier et d’azur » retranscrit parfaitement l’ambiance de ce quartier. Ce que pouvait être la vie ouvrière de l’époque. Parfois drôles, souvent graves, l’auteur, à travers des brides de vie « vraie », nous délivre un passé méconnu. L’usine est à l’origine de grands ouvrages de ce siècle, le pont Alexandre III, les ascenseurs de la Tour Eiffel, les rails du Métro de Lille, certaines pièces de la centrale nucléaire de Fessenheim… Qui pourrait deviner maintenant le prestige de ces lieux ?

Cet endroit est  encore très imprégné par la lutte ouvrière et les dégâts économiques et humains de l’industrie lourde:

Ce texte a vraiment parlé à chaque visiteur. « D’acier et d’azur » est avant tout un récit universel qui porte en lui tout un pan de l’histoire ouvrière. C’est aussi des extraits qui ont fait écho différemment suivant le vécu de chacun de nos lecteurs. En effet avec son expérience du quartier, son histoire personnelle, nos cobayes d’un jour ont eu des ressentis trés hétéroclites. Que l’on est connu le quartier en tant qu’anciens résidents, ou part le biais de son métier, le texte a eu une certaine emprise sur nous.
Personnellement, mes parents étant fortement engagés dans la vie syndicale, j’ai tout de suite vu le texte sous cet angle. J’ai même entendu à certains moments de la balade, des fragments de textes politiques. Dawn ou les sorcières ont elles étaient influencées par leurs pratiques professionnelles. Roro quant a elle, a apparenté les rues avec une pointe de nostalgie pour son ancien quartier, quitté il y a peu.

Sur cette photo on voit encore malgré la rouille le logo de cette entreprise au rayonnement international:

Un plongeon dans le passé, comme dans une ville fantôme:

Aujourd’hui encore les lieux souffrent de la fermeture de l’usine Babcock. Les locaux sont là, comme une balafre, signe d’une cicatrisation particulièrement difficile. Chômage, quartier à la mauvais réputation, usine a l’abandon, Fives ne donne pas forcément une belle image d’elle même.
Toutefois le dispositif entre en quelque sorte dans la logique de réhabilitation entreprise par la ville pour changer la physionomie du quartier.
Une première vague de reconstruction/rénovation a déjà eu lieu et à permis de redonner une belle figure à la Marie de quartier de Fives et des rues alentours.
En nous baladant autour de la friche nous avons pu constater que le vestige allait subir de vrais métamorphoses. Et on ne peut espérer mieux pour les habitants du coin.
Après avoir vécu « Les murs ont des voix » on ne peut plus être indifférent au vécu du lieu.On aimerai que le projet soit investi par les habitants et qu’ils puissent se réapproprier leur passé pour en faire un vrai plus à l’avenir.
Nous sommes très curieux de voir l’évolution des choses et espérons voir l’initiative prendre de l’ampleur et se développer, pourquoi pas sur d’autres quartiers de Lille ou sur d’autres sites industriels.

En tout cas, les choses ne s’arrêtent pas là pour le club. En effet nous aurons la chance de pouvoir découvrir le texte de Lucien Suel, car le laboratoire nous offre deux livres que nous ferons tourner au sein du club !

Pour conclure, malgré quelques bugs et quelques petites choses à améliorer, la balade est une expérience complètement immersive.
Nous avons tous était transportés par les mots, l’ambiance et avons envie de retourner tester le parcours autrement.
A la limite entre témoignage historique, tourisme industriel et expérience littéraire, »Les murs ont des voix » est une application à tester de toute urgence !

Envie d’autres avis :
Retour sur le vécu de nos sorcières qui lisent

Un grand merci au laboratoire GERiiCO, aux chercheur qui nous ont patiemment suivis, et à l’entreprise Book d’Oreilles de nous avoir permis de tester cette nouveauté tout à fait probante !

Pour en savoir plus sur la laboratoire GERiiCO:
http://geriico.recherche.univ-lille3.fr/
Pour en savoir plus sur Book d’Oreilles:
http://www.bookdoreille.com/
Pour télécharger gratuitement l’application et vivre expérience « Les murs ont des voix »:
http://www.lesmursontdesvoix.fr/

Photos et résumé par Lilith

5 réflexions sur “« Les murs ont des voix » [Retour sur]

    • carolebouquette dit :

      Ha mince je ne sais pas du tout, moi je les vois bien et celà de différents PC.
      Je ne sais pas ce que ça peut être …

      • Je vois bien les photos aussi. J’ai découvert Lucien Suel il y a peu de temps lors d’une rencontre au Bateau Livre, j’adhère complètement, un très grand poète. Hâte de lire un autre de ses textes 🙂 Hélène

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