« Tobie Lolness, T.1 La vie suspendue »

Résumé de la 40ème lecture commune du club de lecture L’île aux livres (13/01/15):
« Tobie Lolness, T. La vie suspendue » Timothée de Fombelle

tobie lolness

Résumé du Livre :
Tobie et sa famille appartiennent au peuple de l’arbre qui réside dans un vénérable chêne, ruche de vie. Le jeune héros mesure quelques millimètres, ce qui lui rend la vie bien difficile. Le père de Tobie, grand savant, refuse de révéler sa dernière découverte scientifique qui pourrait bouleverser non seulement leur vie à tous mais aussi les projets de certains membres du Grand Conseil… Ce refus va entraîner la famille de Tobie dans la déchéance. Emprisonné, le jeune héros va se retrouver propulsé seul dans de terribles aventures…
Tobie Lolness est un roman jeunesse composé de 2 tomes : La Vie suspendue et Les Yeux d’Elisha.

L’avis du club:

Cela faisait bien longtemps qu’un livre n’avait pas été aussi plébiscité.
Il faut dire que Timothée de Fombelle manie avec une grande dextérité les codes du romans jeunesse.
Tout d’abord il a su créer de toute pièce un univers fantastique, onirique et complexe, dont les problématiques ne sont pas sans rappeler celles que de notre société actuelle.
Le grand chêne et son microcosme, n’est en réalité que l’Humanité en miniature .

C’est ce qui en fait un très bon roman initiatique.
Tobie est un personnage très attachant, on tourne les pages avec angoisse, car les embuscades et les pièges sont nombreux pour lui. L’intrigue se met très bien en places et les ressorts narratifs s’emboitent à la perfection.
Un rythme soutenu, mêlant ellipses, flashback, suspense en fin de chapitre .Nos lecteurs ne se sont pas ennuyer une seconde.
Le roman se déroulant sur plusieurs années, l’évolution de Tobie, son gain en maturité reste très crédible. Nos lecteurs ont aimé voir grandir ce personnage qui fait montre d’un grand courage, d’une grande humanité et qui permet à l’enfant de se projeter sur des valeurs positives.
Les personnages secondaires aussi apportent beaucoup à la complexité dans l’univers. Avec les interactions qu’ils ont avec Tobie, ils permettent au lecteur de se confronter avec la complexité des sentiments humains.

De fait l’auteur n’infantilise pas du tout son public.
Timothée de Fombelle utilise un style simple, mais pas simpliste est n’hésite pas à interroger ses lecteurs quelque soit son âge.
Par exemple, avec le rôle du méchant en titre, Jo Mitch, qui est très violent.Pour assoir son pouvoir  et n’hésite pas à faire preuve de cruauté. L’auteur confronte alors son personnage principal à des situations extrêmes (trahison, exil forcé, emprisonnement des ses parents, morts de certains habitants du chêne,  …). Ici le ressort humoristique est très important est permet de dédramatiser les propos et les expériences difficiles.
C’est un choix très audacieux, surtout à l’heure actuelle où certaines maisons d’éditions font le choix de rééditer des sagas à succès pour les simplifier et prend littéralement les enfants pour des imbéciles … (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1205546-le-club-des-cinq-retraduit-et-simplifie-on-prend-les-enfants-pour-des-imbeciles.html).
Mais un choix qui paie ,au vu du plébiscite de notre lectorat, car il donne à lire un livre assez époustouflant.
En utilisant judicieusement ses personnages, il est possible de montrer, d’expliquer de façon intelligente aux jeunes enfants des concepts complexes comme la mise en place d’un état totalitaire, la lutte des classes, le racisme ou les dangers de la surexploitation des ressources primaires, sans pour autant les angoisser ou les culpabiliser sur le monde dans lequel ils évoluent réellement .

Si il ne fallait retenir qu’un passage:

« Tobie mesurait un millimètre et demi, ce qui n’était pas grand pour son âge. seul le bout de ses pieds dépassait du trou d’écorce.
Il ne bougeait pas. La nuit l’avait recouvert comme un seau d’eau.
Tobie regardait le ciel percé d’étoiles. Pas de nuit plus noire ou plus éclatante que celle qui s’étalait par flaques entre les énormes feuilles rousses.
Quand la lune n’est pas là, les étoiles dansent. Voilà ce qu’il se disait. Il se répétait aussi :  » S’il y a un ciel au paradis, il est moins profond, moins émouvant, oui, moins émouvant… »
Tobie se laissait apaiser par tout cela. Allongé, il avait la tête posée sur la mousse. Il sentait le froid des larmes sur ses cheveux, près des oreilles.
Tobie était dans un trou d’écorce noire, une jambe abîmée, des coupures à chaque épaule et les cheveux trempée de sang. Il avait les mains bouillies par le feu des épines, et ne sentait plus le reste de son petit corps endormi de douleur et de fatigue.
Sa vie s’était arrêtée quelques heurs plus tôt, et il se demandait ce qu’il faisait encore là. Il se rappelait qu’on lui disait toujours cela quand il fourrait son nez partout : « Encore là, Tobie !  » Et aujourd’hui, il se le répétait à lui-même, tout bas :  » Encore là ? « 
Mais il était bien vivant, conscient de son malheur plus grand que le ciel.
Il fixait ce ciel comme on tient la main de ses parents dans la foule, à la fête, il se disait : « Si je ferme les yeux, je meurs. »

Pour conclure:

Magnifique livre d’aventure jeunesse. Une ode à la nature aussi.
Une belle critique du capitalisme, de la surconsommation, et de la pollution à la porter des jeunes lecteurs.

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